The Globe and Mail Review
"A Nostalgic Ride Aboard The Love Train"
April 4, 2011 by Brad Wheller
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Rod Stewart et Stevie Nicks au Centre Bell
Péter le feu, la voix éteinte
by Alain De Repentigny
Montreal La Presse April 2, 2011
Sur une scène, Rod Stewart n’a pas son pareil. Il peut minauder, nous refaire le coup des ballons de soccer qu’il botte à des distances impressionnantes, exhiber ses complets aux couleurs voyantes et entraîner ses 13 musiciens et choristes dans son festival de changements de costumes, on en redemande. Les 10 668 spectateurs qui étaient au Centre Bell vendredi vous le confirmeront, le Britannique de 66 ans donne encore un spectacle très efficace.
Autre bonne nouvel le, Stewart a mis un terme à son flirt avec le répertoire du Great American Songbook, dont il n’était pas l’interprète le plus convaincant. Il y avait donc dans ce spectacle d’une heure et demie des chansons bien à lui qui en ont fait la vedette que l’on sait, et d’autres de Tom Waits, Cat Stevens, Van Morrison, Chuck Berry et Sam Cooke qu’il s’est approprié au fil des ans.
Ajoutez à cela une belle scène aérée d’un blanc immaculé, des projections souvent amusantes sur grand écran et des accompagnateurs compétents et enthousiastes et vous comprendrez pourquoi le public du Centre Bell ne lui a offert aucune résistance.
L’ennui , c ’ est que Rod Stewart n’est plus le chanteur qu’il était. Malgré tout le plaisir qu’il peut encore procurer à son public, ce n’est pas un détail. Sa voix si particulière, qui a été sa marque de commerce avant qu’on ne découvre son personnage de scène, n’a plus la puissance d’antan. En vieux pro qu’il est, Stewart tente tant bien que mal de nous le cacher, mais c’est peine perdue. Au début, on se dit que c’est peut-être la musique qui la noie, cette voix, mais, quand l’accompagnement est discret, comme pendant Have I Told You Lately, il faut se rendre à l’évidence : la voix est faiblarde, éteinte.
Heureusement pour lui, le public vient souvent à sa rescousse, reprenant en choeur les refrains de ses chansons. Et voix diminuée ou pas, Forever Young, qu’il a chantée pour son fils Aiden, né à la mi-février, demeure une superbe chanson.
Stevie Nicks : sympathique
Les deux duos avec la covedette de la soirée, Stevie Nicks, n’ont rien arrangé. L’exchanteuse de Fleetwood Mac, que Stewart a présentée comme « l’une des grandes voix du XXe siècle » , n’avait ni le coffre ni le souffle pour aider son copain Rod. Passion n’était pas très réussie, mais quand même pas aussi mauvaise que Young Turks, dans laquelle la voix de Nicks s’enlisait pendant que Stewart s’épongeait le visage.
La performance de 75 minutes de Stevie Nicks en début de programme a été au mieux sympathique. La chanteuse triche un peu elle aussi. Moins souple, sa voix est encore plus monocorde et elle a déjà mieux rendu ses propres succès ( Edge of Seventeen, Stand Back) et ceux qu’elle a chantés avec Fleetwood Mac ( Gold Dust Woman, Dreams, Rhiannon). Elle n’a pas la présence d’un Rod Stewart et son personnage de fée commence à être usé, tout autant que les princesses, les sorcières et les chevaux blancs qui paradent sur l’écran derrière.
N’empêche, le public était content de réentendre ces chansons que tout le monde connaît, servies par un groupe compétent sous la direction du vétéran Waddy Wachtel.
La chanteuse est nettement plus à son avantage dans des chansons dépouillées comme la touchante Landslide, indissociable de son papa qu’on voyait à l’écran. Malheureusement, au rappel, un bruit assourdissant vraisemblablement causé par son micro a complètement saboté une autre chanson intimiste, Love Is. Qu’à cela ne tienne, le problème a été réglé in extremis et Stevie Nicks a quitté la scène visiblement ravie de l’accueil du public montréalais.